1986 : Rencontre avec les Tsémay
extrait de mon livre « Les Aventuriers du café perdu »
Mon premier séjour dans la Vallée de l’Omo fut l’occasion rêvée de découvrir de nouvelles tribus. C’est près d’une rivière à sec que je rencontre pour la première fois une femme Tsémay. Elle est grande, effilée, vêtue uniquement d’une longue peau de chèvre ouverte sur les côtés.
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Ce que j’aperçois en premier, de l’intérieur du véhicule, c’est la calebasse qu’elle tend. Dedans, il y a des morceaux d’encens. Vous y voyez un lien avec le cadeau des Rois Mages à l’enfant Jésus ? Ce n’est pas un hasard. On raconte dans la tradition éthiopienne que l’un des savants venu offrir un trésor de son pays à la naissance du Christ était originaire d’Abyssinie.
Lorsque je m’approche de la jeune femme à la calebasse, pour la photographier, un détail m’intrigue. Il semble qu’un bout de bois soit cousu à l’arrière de sa peau de chèvre. On voit en particulier l’extrémité de ce bâton qui s’enfonce dans le sol et laisse une trace dans la terre.
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Un accessoire de mode ? Un moyen de défense ? Pas du tout ! Il s’agit d’une version – un peu moins moderne – du traqueur GPS ! Si, aujourd’hui, on peut connaître les déplacements d’une personne en installant un logiciel sur son téléphone, chez les Tsémay, les maris ont depuis longtemps trouvé une alternative radicale : suivre les traces laissées dans le sol par le bâton accroché au vêtement de leur femme…
=> Pour plus d’anecdotes et de photos sur mon expédition dans la Vallée de l’Omo, procurez-vous mon premier livre : Les Aventuriers du Café Perdu.