Kenya : abandonnés, seuls, dans la savane brûlante
Rendez-vous à l’aéroport de NAÏROBI avec un planteur de café kenyan qui nous a été chaudement recommandé.
Ne doit-il pas nous faire visiter les plus belles plantations d’arabica, créées au début du XXème siècle par les colons anglais, pourtant buveurs de thé ?
Las, nous devons paraître des clients potentiels de peu d’intérêt, car notre guide kenyan nous abandonne vite à notre sort : après un quart d’heure de discussions, le Kenyan nous serre les mains en lâchant un “good luck“ navré puis s’en va. Qu’importe ! Nous louons une vieille voiture “Toyota Corolla” et partons seuls inspecter les superbes plantations que Karen BLIXEN décrit dans son livre “Ma ferme africaine”. Il en sera tiré le beau film “Out of Africa” avec Robert REDFORT.
Mais, seule Mania peut se comparer à Meryl STREEP !
Au-delà de cette limite, …
Arrêt obligatoire à Isolio, frontière interne entre les hauts plateaux du Kenya “utile” où les Kikuyu (prononcez Kikouyou) cultivent café, thé et ananas et les déserts brûlants du Nord Kenya aux pistes incertaines où ne peuvent s’aventurer que camions et véhicules tout-terrain type 4×4, certainement pas notre petite voiture de ville.
Un policier kenyan, au garde-à-vous très british, nous salue avec le traditionnel « JAMBO », ce qui veut dire “bonjour“ mais aussi “éléphant“, puis nous examine avec une moue désapprobatrice : Désirons-nous vraiment traverser cette savane inhospitalière ? Et avec des enfants ! Bien sûr, il faut craindre les accidents, les pannes mécaniques, les fauves et surtout les tribus farouches : les Pokot, les Turkana, les Samburu et autres Rendille, perpétuellement en luttes intestines et détestant le passage d’étrangers sur leurs territoires.
Le policier veut nous empêcher d’aller plus en avant. Puis face à notre détermination, il nous laisse partir, non sans nous avoir fait signer une déposition : Mania et Paul DEQUIDT reconnaissent qu’ils sont avertis des dangers encourus. “S’ils s’aventurent au-delà de cette limite, c’est à leurs risques et périls et ils ne peuvent attendre aucun secours des autorités du Kenya”.
Bientôt, les premières girafes ! Un lion et sa lionne barrent la piste, une gigantesque autruche surgit de la savane, manque de renverser la voiture et…
le vent chaud qui siffle en permanence.
Mais, les pistes défoncées sont trop hasardeuses… Après avoir consulté des chauffeurs de camions, la mort dans l’âme, je décide de rebrousser chemin.
Mania et Cécile se révoltent : « Il n’est pas question de retourner en arrière ! C’est d’ailleurs aussi dangereux de rebrousser chemin que de continuer ! Allons toujours de l’avant » répondent-elles en cœur ! Alors, en avant : ce soir, si Dieu le veut, nous parviendrons jusqu’aux monts de Maralal, où la température est plus fraîche.
34 ans ont passé. Aujourd’hui et pour toute notre vie, l’esprit de Maralal (The Spirit of Maralal) nous guide : « Toujours aller de l’avant, ne jamais reculer ! »
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