1987 : La reine de Saba du café
Lors de ma rencontre avec les cadres du ministère du café, en Éthiopie, il y a une personnalité que je souhaite particulièrement rencontrer. On la surnomme « la Reine de Saba »…
Il s’agit d’une dame délicieuse, à la tête de l’organisme d’état en charge de la promotion des cafés en Éthiopie. Elle a acquis la surnom de Reine de Saba au Japon, où sa délégation avait raconté la rencontre du roi Salomon et de la reine d’une vaste contrée, qui s’étendait du nord de l’Éthiopie au Yémen, sur les deux rives de la Mer Rouge.
Le roi d’Israël était réputé pour sa grande sagesse, la reine de Saba (dont on ne connait pas le nom) pour sa grande beauté. Ces deux puissances de l’époque devraient fatalement se rencontrer.
La reine de Saba offrit de l’encens, de l’or et du café. Le roi Salomon ne résista pas longtemps à ses charmes puisqu’il lui fit un fils, le premier roi d’Abyssinie qui deviendra plus tard l’Éthiopie !
L’histoire ne dut pas être impeccablement traduite car les Japonais comprirent que celle qui se tenait devant eux était la Reine de Saba, leur rendant visite en personne. La confusion ne posa pas de problème, au contraire, je crois que mon interlocutrice était plutôt flattée !
L’autre raison de ma venue
Au ministère du café, nous évoquons le prestigieux moka de Yrga Cheffe, le café perdu que j’ai retrouvé deux ans auparavant. Je fais également allusion à mon désir de découvrir Lalibela, la nouvelle Jérusalem. La ville est toujours occupée par les rebelles de l’Erythrée et du Tigré mais cela ne m’arrête pas. Malheureusement, mes demandes n’aboutiront pas, je reçois toujours la même réponse diplomatique : « Nous ne voulons pas perdre un ami ! » . Il me faudra encore patienter quelques années avant de pouvoir découvrir la fameuse cité monastique…