Réponse à Roger
Roger nous pose cette question :
Je suis client de votre café depuis une vingtaine d’années, et je ne m’en lasse jamais !
Je vois toutes les belles expéditions que vous faites, et j’aimerais savoir si, ma femme et moi pourrions vous suivre lors de l’un de vos voyages ?
Dans l’espoir que nos rêves puissent un jour se réaliser, je vous remercie pour votre café que vous soignez avec tant d’amour.
Ce sera avec plaisir, mais mes voyages dans les pays du café sont souvent de véritables expéditions pleines d’aventures et souvent dangereuses. Par exemple, mon 64ème voyage en janvier 2013, en Colombie, cette fois…
Derrière cette image d’Épinal, quelques soucis…
– D’abord, l’extrême fatigue due au décalage horaire et aux 24 heures d’avion et véhicule 4×4 de Paris à Bogota, puis Pereira et Manizales, au cœur de l’axe du café en Colombie.
– Jusqu’à trois visites de plantations de café ou de centres de traitement par jour.
La quasi totalité du café en Colombie est acheté par la Fédération des Cafeteros qui les mélange afin d’obtenir un café moyen. Mais moi, je veux le top du top.
A force de dégustations, je sélectionne le café de la province de Huila, vraiment fabuleux. Aussitôt, je veux aller sur place, mais notre guide Juan Felipe refuse avec un petit sourire navré. C’est au Huila qu’Ingrid Bétancourt fut enlevée par les maquisards révolutionnaires du Farc et, dit-il, « je ne veux pas perdre des amis ».
Un de mes objectifs était de rencontrer les Indiens Kogi dans la forêt épaisse de la Sierra Nevada de Santa Marta. Pour leur excellent arabica, totalement bio, sans engrais ni pesticide, mais aussi pour mon futur grand livre que je prépare sur les peuples rares du café.
Les Indiens Kogi discutent avec le « coyote », l’acheteur local souvent accusé de pratiquer des prix trop bas.
Ici, notre coyote est jovial et plutôt sympa, car, une fois l’affaire conclue, il offre aux Indiens une canette de boisson pétillante, puis nous emmène visiter leur village, avec des cadeaux.
Les Indiens Kogi sont si démunis que Mania leur offre ses propres chaussures. Elle finira le voyage… en chaussettes.
Pendant des semaines, il nous faudra supporter les nouvelles piqûres de moustiques qui apparaîtront chaque jour. Par bonheur, à plus de mille mètres, ils ne sont pas porteurs de paludisme à l’inverse de ceux qui faillirent faire mourir Mania, voici dix ans.
Bref, un voyage malgré tout assez « cool » en comparaison avec les embuscades de la guérilla au Guatemala, les rafales de kalachnikovs des Mursi en Éthiopie, et autres désagréments que nous avons dû subir autrefois…
Êtes-vous toujours partants pour une autre de nos aventures ?
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